Pourquoi il ne faut pas voter Sarkozy (6/9): le candidat des coups bas
Le système Sarkozy ne laisse pas une tête dépasser et celui ou celle qui ose apporter la contradiction a intérêt à surveiller ses arrières. Tour d'horizon des plus anecdotiques aux plus inquiétantes de ses méthodes pour faire le vide autour de lui.
Pressions psychologiques
La première des méthodes consiste à intimider l'adversaire. Pour cela, pas de gants.
Ainsi, quand Michèle Alliot-Marie laisse planer le doute sur son éventuelle candidature à la présidentielle, Sarkozy voit évidemment d'un mauvais oeil cette rivalité. Aussi, un jour à l'Assemblée Nationale, il s'avance vers Patrick Ollier, député et compagnon de MAM et lui envoie; "Tu diras à ta femme que sa candidature me fait pisser de rire".
Classe, non?
Plus violent, le sort subi par Azouz Begag. Ministre à l'égalité des chances, celui-ci n'a jamais caché son désaccord avec le vocabulaire sarkozyste ("racaille", "kärcher"...).
En retour, Azouz Begag a vécu un véritable harcèlement. Menaces physiques ("Je vais te casser la gueule", lui a hurlé Sarkozy), pressions de tous les instants (Brice Hortefeux, bras droit de Sarkozy, l'appelait constamment "le beur de Villepin" et lui murmurait, sur les bancs de l'Assemblée Nationale: "Dégage, t'as pas ta place ici").
Des méthodes qui menèrent Azouz Begag jusqu'à la prise de tranquillisants, comme il le raconte dans son livre "Un mouton dans la baignoire".
Pour se défendre de ces accusations, Sarkozy a répondu: "Je n'ai jamais rencontré Azouz Begag".
Sans commentaire.
Un reportage mystérieusement disparu
Ces méthodes d'intimidation, Sarkozy les a également largement utilisées dans son fief des Hauts-de-Seine, à l'égard des députés UDF qui ne voulaient pas se ranger sous sa bannière.
Un documentaire a même été tourné sur ces affaires pour la télévision...Bizarrement, il est passé à la trappe sur ordre de la direction!
Contrôles fiscaux
Ces méthodes ne datent pas d'hier. Quand en 1995, Sarkozy défendait le candidat Balladur, le Ministre du Budget qu'il était alors n'hésitait pas à utiliser tous les moyens en son pouvoir pour faire taire les opposants. En premier lieu, les contrôles fiscaux.
Entre autres victimes, la journaliste Ghislaine Otteinheimer, coupable d'avoir écrit un livre sur les coulisses du pouvoir balladuro-sarkozyen.
A l'inverse, à la même époque, l'actuel chef de l'UMP essuyait l'ardoise fiscal de Le Pen, pour espérer qu'il appelle à voter pour Balladur, au deuxième tour.
Limogeages
On a déjà vu dans l'article précédent que sa rupture avec Cécilia Sarkozy avait coûté son poste à Alain Genestar, ancien rédacteur en chef de Paris Match.
Mais l'affaire a aussi fait d'autres victimes. Ainsi, le Préfet Dubois, responsable des relations presse de la Préfecture de Police, a été débarqué du jour au lendemain parce qu'il aurait ricané des déboires conjugaux de Sarkozy.
Diffamation
Forcément, cette campagne présidentielle 2007 ne pouvait se dérouler sans que Sarkozy n'use, une fois de plus, de ses méthodes particulières.
Son adversaire Ségolène Royal en a fait les frais. Au début de l'année, le député UMP Jacques Godfrain répand une rumeur fallacieuse selon laquelle Ségolène Royal et François Hollande magouilleraient pour ne pas payer l'ISF.
Pensez-vous que Nicolas Sarkozy se désolidariserait de ce député diffamateur? Bien sûr que non. Trois jours après, Sarkozy visitait Millau, face aux caméras, aux côtés de...Jacques Godfrain.
Dans la même veine, l'animateur Laurent Ruquier a révélé que tous les journalistes de la sphère médiatico-parisienne, et au-delà, avaient reçu un mystérieux mail sur le patrimoine Royal-Hollande, bourré d'intox.
Mais bien sûr, devant les caméras, Sarkozy déclare "Un candidat devrait s'abstenir de toute attaque contre ses adversaires"...
La prochaine fois, et pour conclure en beauté, nous parlerons de la faillite morale de Sarkozy.