Dieudonné
Je suis tombé sur cette affiche par hasard. Pour ceux qui ne l'auraient pas reconnu, il s'agit de Dieudonné.
C'est bizarre, cette affiche m'en a rappelé une autre, où l'on voyait Le Pen, baillonné, et qui dénonçait, aussi, la censure dont était victime le leader du Front National.
Est-il utile de rappeler toutes les petites phrases fumeuses que le comique a balancé, jamais vraiment antisémites mais toujours à la frontière.
C'est fou d'ailleurs à quel point Dieudonné, qui fut un humoriste très doué, a pillé les méthodes à Le Pen. Le discours ambïgu et la position de martyre. C'est vrai que les médias, mis en cause sur cette affiche, ne lui donnent pas souvent la parole. C'est vrai que dans un esprit démocrate, on devrait laisser parler tout le monde, quitte à apporter la contradiction. Mais Dieudonné est-il réellement un martyre?
D'abord, il a gagné tous ses procès, jusqu'ici, quand d'autres ont été plus facilement condamnés (souvenons-nous du sociologue Edgar Morin, condamné pour antisémtisime...alors qu'il est juif). Ensuite, et je suppose que ça n'a pas échappé à grand monde, on a clairement entendu à la télévision l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle de 2007. Signe qu'il n'est pas si censuré que ça.
Mon problème avec Dieudonné, c'est que, tout en le trouvant globalement plus que limite, je n'aime pas ceux qui sont les plus prompts à lui taper dessus. BHL, Finkielkraut, Harlem Désir, Fogiel, j'en passe. Du coup, j'ai parfois l'impression de revivre ces choix difficiles qui ont tendance à se répéter de plus en plus: Chirac ou Le Pen, Saddam Hussein ou Georges W. Bush, Fogiel ou Ardisson.
Israël ou la Palestine?
Car c'est bien de celà qu'il s'agit, c'est ce terrain mîné que Dieudonné a choisi pour se constituer un électorat, une clientèle. Ce n'est pas étonnant que l'ex compère d'Elie Semoun ait chosi ce moment pour déclarer sa candidature, alors que Jamel, Bacri, Thuram, Joey Starr viennent de lancer un appel au vote dans les banieues. Il est malin, le mec, il a compris quel profit il pourrait en tirer.
Mais pourtant, voter pour les extrêmes n'arrange rien. A la limite, ça défoule sur le moment, mais ça ne dure qu'un instant. En Palestine, où les terrorristes du Hamas viennent d'être triomphalement élus, les chants de joie ne devraient pas durer. Car les élections israëliennes arrivent à grand pas et il est à craindre que l'extrême-droite (c'est à dire le Likoud, ex-parti d'Ariel Sharon) n'en sorte renforcée.
Likoud ou Hamas, encore un choix à la con en perspective.