Semaine politique XXV: lâchages
On le sait, plus ou moins, la politique est souvent minée par la traîtrise. Ce qu'on peut appeler le lâchage de dernière minute, celui qui vient bien sûr de son propre camp. Cette semaine fut la semaine du lâchage.
A gauche: Après un discours revigorant à Villepinte, les choses étaient censées aller mieux pour Ségolène Royal. Et patatras.
Le secrétaire délégué à l'économie du PS, Eric Besson, démissionne avec fracas. Des rumeurs contradictoires circulent sur les raisons de ce départ.
Mais Monsieur Eric Besson devrait tenir cette semaine une conférence de presse pour clarifier les choses en annonçant que non, il n'a rien à voir avec Luc Besson. Le dirigeant socialiste qui l'a tabassé en sortant de la projection de Taxi 4 est donc prié de se dénoncer.
Au centre: Bayrou lâché par un pilier de l'UDF, André Santini, parti rejoindre les rivages sarkozystes pour faire croire que l'UMP est devenu un parti super ouvert (et pour se mettre à l'abri de quelques affaires nauséabondes dans les Haut-de-Seine selon Bayrou).
Choqué par cette défection, Bayrou cherche un remplaçant au maire d'Issy-les-Moulineaux, rendu célèbre pour ses petites blagues.
Et bien, le remplaçant est déja tout trouvé puisque cette semaine, Patrick Sebastien a annoncé qu'il soutenait François Bayrou!
Une odeur de chiottes remplace un cigare qui pue: l'UDF, c'est le parti qui sent bon la déconnade.
A droite: A l'UMP, on engrange donc les ralliements...Mais on fait aussi le tri dans les troupes.
Ainsi, la subtile députée Nadine Morano, jugée "imprévisible", est écartée des médias pour éviter le dérapage.
Sage décision.
Mais le plus imprévisible des imprévisibles, c'est Sarkozy puisqu'à la manière de Chirac, partout où il passe, il sème des promesses à tout-va.
Ironie du sort, au moment où l'empereur de l'UMP riait grassement des troubles au PS, ses promesses démagos et honéreuses se faisaient retoquer par les chiffreurs de l'UMP.
C'est ça la rupture sarkozyste: on trahit ses promesses avant même d'être élu. Chapeau.
A l'extrême-droite: Le Pen lâché par l'un des siens.
Maurice Papon est mort.
Ah non, pardon, Papon n'était pas au FN, il était ministre de Giscard.
A l'extrême-gauche: Marie-Georges Buffet lâché par l'un des siens. Le communiste Patrick Braouzec devient le porte-parole de José Bové.
Et Roger Hanin va voter Sarkozy.
A ce rythme-là, l'année prochaine, la fête de l'Huma pourra se dérouler dans la kitchenette à Robert Hue.