Les chansons d'amour
A-priori, je n'ai pas d'attirance particulière pour le cinéma de Christophe Honoré, très parisien, bobo sur les bobords, influencé par la Nouvelle Vague, mâtiné d'un peu de modernisme sexuel (ici, le ménage à trois).
Celui d'avant, Dans Paris, bénéficiait de la présence de Guy Marchand et de quelques beaux moments chantés.
Plus de Guy cette fois mais davantage de chanson - et l'influence principale est celle de Jacques Demy, le cinéaste des Demoiselles de Rochefort, Les parapluies de Cherbourg...
Car Les chansons d'amour est une comédie musicale (revoyez Jeanne et le garçon formidable, de Ducastel et Martineau, qui était très bien dans le même genre). Plutôt triste puisqu'il est question de passion brisée par le deuil. Et de famille détruite - thème fétiche chez le réalisateur.
Si vous n'avez rien contre la variété, vous pourrez écouter avec plaisir les quelques chansons qui rythment le film. Si vous avez quelque chose contre Louis Garrel, tête à claque dans le précédent film de Honoré, ne craignez rien car il est largement meilleur ici, attachant et entraînant.
Si vous avez quelque chose contre Ludivine Sagnier (comme moi), n'ayez pas peur non plus car elle a la bonne idée de mourir dès le début du film (et de ne pas parler anglais comme dans cette daube de Swimming Pool).
De bonnes choses, donc, et quelques fautes de goût. Ainsi, abattu par la mort subite de sa compagne, le personnage principal Ismaël s'en va vers d'autres rivages sexuels (homos en l'occurrence) et rencontre un jeune breton qui, en plus de chanter avec un accent, heu, discutable dirons-nous, porte un slip rouge monstrueux.
Non, non, non, Monsieur Honoré, l'originalité n'excuse pas tout.
En écrivant cette phrase ci-dessus, ça me rappelle le courrier des lecteurs de Télé Magazine, pathétique, où les lecteurs interpellent directement les stars, comme si elles les lisaient, du genre "Honte à vous Monsieur Patrice Carmouze pour avoir porté une veste grise un vendredi".
Et bien voilà, honte à vous, Monsieur Honoré pour cet odieux slip rouge.
Salaud.